Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/12

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arriva à conclure que l’affaiblissement du virus, par suite de sa durée, avait seul causé les insuccès.

Jenner se borna d’abord à inoculer le cow-pox recueilli sur le pis des vaches ; plus tard il se décida à inoculer de bras à bras le produit du cow-pox. Il ne fit d’abord qu’une seule piqûre, de peur de produire des phénomènes généraux trop intenses ; puis, rassuré sur l’innocuité de l’opération, il inocula de la même manière un grand nombre de sujets. Quelques mois après, il les soumit à la contagion de la variole par l’inoculation et tous sortirent sains et saufs de cette opération. Fort de ces résultats, il publia en 1788 ses recherches sur les causes et les effets de la vaccine.

Le bruit de cette découverte ne tarda à parvenir au loin ; toutefois la France, quoique la plus voisine de la patrie de Jenner, ne fut pas une des premières contrées où elle se répandit.

Cependant elle a, comme l’Angleterre, ses prétentions à la découverte de la vaccine. Rabaut Pommier, ministre protestant à Montpellier, l’avait signalée en France avant la découverte de Jenner.

Le duc de la Rochefoucault-Liancourt, qui, pendant son séjour en Angleterre, avait été témoin des succès de la vaccine, répéta les expériences de Jenner et la vaccine se trouva en quelque sorte acclimatée chez nous.

L’ouvrage de Jenner fut dès lors accueilli par des acclamations d’enthousiasme. Au reste, ses idées méritaient-elles une réception moins chaleureuse ? N’annonçaient-elles pas au monde savant une phase révolutionnaire de l’histoire