Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/23

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Pendant un voyage qu’elle fit de Rieumes à Toulouse, cette bête, plus nonchalante que de coutume, semblait souffrir des reins ; on la conduisit à l’école vétérinaire pour la faire voir à la clinique ; le lendemain ou le surlendemain, elle commença de boiter, et presque en même temps les membres postérieurs s’engorgèrent, surtout du côté droit.

Huit jours après, ramenée à l’école, elle parut triste ; peu d’appétit ; boiterie des deux membres postérieurs quoique plus accusée d’un côté que de l’autre ; gêne dans la flexion des boulets ; gonflement chaud, douloureux, borné au boulet de gauche, étendu à droite jusqu’au milieu du canon.

Sur ce gonflement s’élevaient çà et là des faisceaux de poils hérissés, et, sous ces poils, quelque chose comme des pustules d’où s’écoulait une matière liquide à odeur ammoniacale, quoique moins liquide que la sécrétion des eaux-aux-jambes.

Le 29, la jument rentre à l’école et y reste ; le professeur de clinique, M. Lafosse, ordonne la tonte des parties affectées ; on enlève des plaques épidermiques couvertes de poils hérissés, lesquelles mettent à nu des ulcérations nombreuses, les unes en relief, les autres déprimées, la plupart circulaires, du diamètre d’une forte lentille ou d’une pièce de 50 centimes, d’où s’exhale une matière séro-purulente, comme gommeuse.

Le 30 avril, on aperçoit, pour la première fois, à la lèvre supérieure et inférieure du côté droit, des pustules d’autant plus distinctes et plus visibles que les poils sont plus courts dans cet endroit : plates, rondes, à bord saillant,