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ARMORIAL DES PRÉLATS

des armoiries, qui figurent sur des actes de juridiction, soit pour donner certaines séries aussi complètes que possible. Pour cette même raison, nous indiquons des évêques de missions dont les blasons sont restés inconnus ou qui n’en avaient pas.

Si nous prenons comme point de départ la date de 1802, c’est pour bien faire comprendre que nous choisissons celle du Concordat. Nous aurions aussi bien pu mettre 1800, puisqu’il y eut, par exemple, le Bienheureux Dufresse, sacré en 1800 ; mais 1802 indique parfaitement notre pensée.

Comme, au moment où nous écrivons ces lignes, la dénonciation du Concordat n’est, hélas ! qu’une question d’heures[1], peut-être ajouterons-nous au dernier moment les évêques concordataires, sacrés de 1901 à 1904 (il n’y a pas eu de préconisation en 1904 et 1905), pour avoir un ensemble des membres de l’épiscopat français nommés sous le Concordat. Du reste, pour répondre au désir de quelques personnes, et à cause de la respectueuse amitié qui nous lie à quelques-unes ; d’entre elles, avons-nous l’intention de donner en addition les armoiries de quelques prélats du XXe siècle. Cela servira à celui qui, dans cent ans, fera un ouvrage semblable au nôtre.

Nous ne nous sommes donc pas préoccupé des évêques qui, sacrés antérieurement à la Révolution, n’ont obtenu aucun siège nouveau lors du Concordat, à la suite d’une démission plus ou moins bénévole. Exception faite cependant pour ceux d’entre eux sujets d’une nouvelle promotion, soit à un siège résidentiel, soit à un administratorat apostolique (un seul, Mgr Ruffo), soit au cardinalat comme le Cardinal de Bausset-Roquefort, qui n'avait d’autre titre que celui d'« ancien évêque d’Alais ».

Plusieurs de ces « anciens évêques » furent nommés, comme nous le dirons, chanoines de premier ordre du Chapitre de Saint-Denis. Parmi eux il y eut même des comtes et des barons de l’Empire, mais nous n’avions pas à en parler dans l’Armorial, puisqu’ils n’occupèrent aucun siège après 1801.

Dans cet Armorial on remarquera qu’il est traité, pour la première fois d’une façon méthodique, des évêques missionnaires et des abbés mitres. Nous espérons que les familles de ces pionniers modestes de notre sainte religion, tombés en grand nombre victimes de leur devoir sur des plages lointaines ou dans des déserts presque inconnus, — animés qu’ils étaient d’un zèle et d’un courage égalés seulement par la foi ardente brûlant dans leur cœur, — nous sauront gré de leur consacrer quelques notes biographiques, et de rappeler, par la description des emblèmes religieux qui composent leur blason[2], que les armoiries

  1. Au moment où nous corrigeons les épreuves de cette introduction, on promulgue la loi brisant le Concordat et spoliant les catholiques, loi pleine de pièges et antilibérale a dit Mgr Touchet.
  2. Pour éviter des redites ou des mots répétés, nous nous servons du mot blason dans le sens d’armoiries, mais en réalité, nous avons tort, car Gheusy dit, avec infiniment de raison dans son traité Le Blason héraldique, que « le blason est renonciation des armoiries ». Ainsi, on doit dire : Traité de blason, et non Traité d’armoiries. Armes et armoiries (ce mot, avec un sens plus générique), désignent l’ensemble, alors que : écu et écusson n’indiquent que la partie essentielle, celle qui contient les emblèmes ou figures héraldiques.