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ARMORIAL DES PRÉLATS

vrages que j’ai consultés. 1o  Le chapeau ci-dessus décrit ; 2o  celui cité dans le Cérémonial des Évêques : feutre noir, dessous vert, cordon et glands verts et or ; 3o  le chapeau usuel noir avec cordon terminé derrière par de petites houppes, le tout vert et or.

D’après Mgr Barbier, les primats et les patriarches, dont le chapeau est semblable à ceux des archevêques, n’ont droit, comme eux, qu’à dix glands. Cependant on remarquera, au cours de notre ouvrage, plusieurs écussons de métropolitains timbrés du chapeau aux quinze glands cardinalices. Les archevêques de Toulouse disent qu’ils agissent ainsi vu leur qualité de primats de la Gaule narbonnaise. On devrait faire connaître les décrets de la Congrégation du Cérémonial sanctionnant cet usage.

Mais quelle raison pouvaient bien invoquer pour mettre quinze glands à leur chapeau NN. SS. Sibour et Darboy, archevêques de Paris ? Celle de sénateurs ? — Et Mgr Mélizan, simple archevêque à Ceylan ? — Et Mgr Bernadou, de Sens, avant d’être cardinal ? Celle de primat ? (Titre très contesté). — Et Mgr Lacroix d’Azolette, archevêque d’Auch, et Mgr Guilloux, archevêque de Port-au-Prince, et d’autres encore ?

CHAPEAU DES ÉVÊQUES. — Chez les évêques l’usurpation est encore plus fréquente. Leurs chapeaux sont semblables à ceux des archevêques, sauf que leur chapeau de ville ne doit pas avoir d’or mêlé au cordon vert[1], sauf aussi qu’ils n’ont droit qu’à six glands, sur trois rangs, un, deux et trois. Il serait trop long de citer tous ceux qui d’eux-mêmes ont pris, ou se sont laissé donner, les dix glands archiépiscopaux. Au hasard notons : NN. SS. Guillemin, évêque titulaire de Cybista, simple préfet apostolique de Canton ; Foulquier, évêque de Mende ; Tanoux, évêque nommé de la Martinique ; Dabert, évêque de Périgueux (parce qu’il eut le pallium réservé de droit aux archevêques ?).

Dans l’Annuaire pontifical de 1902, à la page 378, Mgr Battandier raconte, à propos des dix glands au chapeau des évêques de Marseille, une assez suggestive histoire. Le chapeau sur les armoiries épiscopales est, avons-nous dit, d’usage relativement récent, puisque c’est seulement au commencement du XVIIe siècle que les évêques de France et d’Europe se mirent à l’unisson des cardinaux, en timbrant, comme eux, leur écu du chapeau à trois rangs de houppes. Ceux de Marseille agirent de même. Mais en 1680, Mgr d’Etampes, sans raison plausible, prit quatre rangées de houppes, en même temps que la couronne ducale ; ses successeurs firent de même. Et voilà comment « cette modification va faire loi pour le diocèse de Marseille… Un prélat prend tel ou tel insigne, auquel il n’avait pas droit ; son successeur limite, puis l’usage

  1. A dire vrai, cette question de couleur et d’or aux chapeaux épiscopaux n’est pas très clairemeat établie. Il n’y a pas d’unité. Ce qui est incontestable c’est que le chapeau avec ses glands, qui surmonte les armoiries, ne doit pas avoir d’or. Voici du reste ce que nous a écrit Mgr Battandier : «  Le chapeau vert des évêques sans or est celui de cérémonie qui se met sur la cappa ; c’est dans le Cérémonial des évêques. Celui qu’ils portent en ville est noir avec cordons verts, et pour les archevêques, verts et or. Sur leurs armes le vert ne doit pas être mêlé d’or, ce à quoi on manque souvent. »