Page:Aymar de Saint-Saud - Armorial des prélats français du XIXe siècle (1906).djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

30

ARMORIAL DES PRÉLATS

comme celui de Monaco) ; — les évêques dépendant de métropolitains ; nous en avons parlé ci-dessus ; — les évêques démissionnaires ; nous venons d’expliquer leur situation ; — les évêques titulaires ; cette dernière classe avait nom : in partxbus infidelium, jusqu’à un décret du 3 mars 1882.

L’évêque titulaire « ou évêque sans diocèse, est celui qui porte le titre d’une ville où il n’existe pas d’administration ecclésiastique..., dont les sièges sont tombés au pouvoir des infidèles »[1]. Sont élus titulaires : les coadjuteurs avec promesse de succession, et qui deviennent de plein droit évêques du siège ou du vicariat apostolique de leur prédécesseur, à la mort de ce dernier (le gouvernement français ne les admet plus depuis plusieurs années), — les évêques auxiliaires (quand ils sont donnés au diocèse, et non à l'évêque, on les appelle suffragants, terme qui désigne aussi ceux soumis à un métropolitain), — les évêques démissionnaires, — les nonces, — les prélats chargés d’une fonction éminente en cour de Rome, ou d’une mission importante par le Pape, — les prêtres qu’il veut honorer d’une façon spéciale, — enfin les vicaires apostoliques et quelques préfets apostoliques (v. g. celui de Canton en Chine). Ceux dont nous avons à parler n’appartiennent qu’à quelques-unes de ces catégories.

Un Vicaire apostolique, tout tenu à la résidence qu’il soit sur un territoire nettement délimité, dans un pays à évangéliser, n’y exerce ses pouvoirs qu’en vertu d’une délégation du successeur du Prince des apôtres, d’où son nom et de vicaire et d’apostolique. Supposons qu’il devienne schismatique, comme cela s’est vu pour Mgr Dominique Varlet, archevêque de Babylone, qui refusa d’accepter la bulle « Unigenitus», se retira en Hollande, fut excommunié pour avoir formé l’Eglise dite Janséniste, et pour son successeur Mgr Mirondot du Bourg, devenu constitutionnel, il ne pourrait transmettre son vicariat au coadjuteur qu’il nommerait et sacrerait. D’après cela, sans essayer de mieux définir, on voit ce qu’est un vicaire apostolique. « Il reçoit un double bref : un qui lui assigne une église titulaire, l’autre qui lui confère une juridiction (un peu différente de celle d’un évêque résidentiel) sur tel ou tel vicariat »[2].

A côté des vicaires apostoliques il y a les délégués apostoliques, presque tous avec titre archiépiscopal, qui sont nommés soit pour cimenter en Orient l’union avec Rome des catholiques de rites divers, soit pour resserrer ailleurs (il y en a en Amérique, en Europe également) les liens qui unissent différents peuples à Rome. Ils représentent le Saint-Siège auprès des fidèles ; le nonce, lui, le représente auprès des gouvernements. Ils ont autorité sur les supérieurs de missions. Nous les avons inscrits au milieu de nos évêques missionnaires. Plusieurs sont des Dominicains. En cas de vacance prolongée ou pour

  1. Armorial des Cardinaux, etc., p. 7. — J’ajoute que les orthographes de ces titres sont très variables ; il y a même des noms que je n’ai pu retrouver dans les Annuaires pontificaux, dont j’ai généralement adopté l’orthographe.
  2. Annuaire pontifical de 1899, p. 221, où l'on trouvera des détails à ce sujet avec particularité, comme le non droit an trône, à la croix en procession. Toutefois, l’auteur nous fait connaître que pour la croix processionnelle le décret de la Propagande, cité dans la Collectanea, n’est pas clair. Un décret récent permet à l’évéque diocésain, chez qui un titulaire officie, de lui accorder l’usage de la croix, de la crosse et du trône. (Le trône est réservé à l’évéque diocésain).