Page:Azaïs - À M. le Vte de Châteaubriand, pair de France.djvu/16

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retirer sa confiance pendant son exil, ils l’avaient servi, puisqu’ils avaient servi l’État.

En second lieu, je rappellerai aux hommes justes ce que j’ai dit dans un ouvrage récemment publié (Réflexions sur la Note secrète). Depuis vingt-neuf ans, la France est en Europe le principal théâtre d’une lutte mutuelle entre l’ordre nouveau et l’ordre ancien, ces deux ordres s’arrachant alternativement la prépondérance. Quoique le Roi, par son caractère, ses intentions, ses lumières, soit éminemment du petit nombre de ces hommes sages qui unissent tous les temps dans leur pensée, et protègent dans leur cœur tous les droits, cependant, comme le rétablissement de son autorité s’est fait pendant une période favorable à l’ordre ancien, il n’a pas été le maître de ne pas céder, jusques à un certain point, à l’influence de cette période. Le mouvement s’effectuait, en ce moment, vers le côté antique ; il fallait bien s’y abandonner. Les Rois citoyens, les Rois vraiment habiles, règlent et modèrent le mouvement