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Le neuvième et dernier traité de notre édition (p. 180-187) est une réfutation des objections de ceux qui nient l’incarnation du Verbe Éternel. Il fait suite au cinquième traité[1], et a été placé le dernier dans notre édition à cause des mots qui manquent dans l’ancien manuscrit abîmé par le temps. Nous espérions, comme aussi Mgr Basile, trouver une autre copie pour combler ces lacunes ; mais il n’en a rien été. Nous avons donc dû, pour compléter l’édition, les combler nous-même. Nous avons mis ces additions entre guillemets.

En général, dans notre édition, nous avons suivi le manuscrit autant que possible ; nous avons été obligé cependant de mettre en ordre logique quelques inversions bizarres pour faciliter l’intelligence du texte. Nous avons dû aussi supprimer une page complète de la lettre que le copiste du manuscrit n’avait su où placer. Il nous le dit lui-même — et nous n’avons pas vu non plus à quel endroit elle pouvait se rapporter. Enfin, nous avons mis entre guillemets le mot « Monothélites » à la place de son équivalent, nom d’un peuple tout catholique à présent et bien connu dans l’histoire de l’Orient. Nous n’avons pas voulu blesser les sentiments de nos frères qui aiment faire catholiques leurs ancêtres des siècles passés.


III. — Les manuscrits.


Théodore Abou-Kurra a encore des écrits qui ne sont pas publiés. Le P. Cheikho m’a présenté dans un manuscrit d’écriture moderne un sermon intitulé « Sermon pour être lu le premier mercredi du Carême, par notre Père Théodore, évêque de Haran. Il nous démontre qu’il faut nous éloigner des péchés et nous apprend quelle doit être notre conduite dans cette vie. » Nous n’avons pas fait alors lecture réfléchie de cet ouvrage et, à cause de la simplicité de son style différent en cela de celui des traités polémiques, nous n’avons pas cru qu’il pût être de notre Auteur. Mais, depuis, nous avons acquis un manuscrit semblable plus correct et plus ancien, daté du xvie siècle ; et en étudiant à loisir ce sermon, nous avons constaté qu’il est bien l’œuvre de notre Abou-Kurra. On le trouve encore dans plusieurs manuscrits dont le plus ancien est celui de la bibliothèque de Sainte-Catherine du Mont Sinaï[2].

2° Le manuscrit arabe n° 70 de la Bibliothèque Nationale de Paris renferme une controverse soutenue en présence du calife abbasside Al-Mamoun par Abou-Kurra, évêque de Haran, avec plusieurs docteurs musulmans. On trouve encore cette controverse dans les mss. 71 et 215 (page 298) de la même bibliothèque, et plusieurs autres exemplaires dans d’autres bibliothèques. Cette même controverse, avec une rédaction un peu différente au commencement et à la fin, figure aussi dans le ms. arabe n° 5141 et dans

  1. Cf. p. 10.
  2. Cf. p. 187 de notre édition.