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Certains auteurs ont admis que l’inflammation locale résultant de la castration, s’étendait par continuité de tissu de la gaine vaginale jusqu’à la séreuse abdominale. Comme appui à leur hypothèse, ils citent la communication constante qui existe entre le péritoine et la gaine. Cette supposition est loin d’être aussi juste qu’on le croirait au premier abord ; les faits pratiques démontrent, en effet, que la péritonite complique rarement l’inflammation de la gaine, relativement au nombre considérable de chevaux qu’on châtre. Toutefois nous pensons que l’inflammation de la gaine sur un individu présentant une prédisposition particulière, ne resterait pas étrangère au développement de la péritonite.

On a dit encore que l’introduction de l’air dans le péritoine par sa voie de communication avec la gaine, est une cause efficiente de cette affection. On a si souvent entendu dans la pratique le passage de ce fluide dans l’abdomen, sans qu’il en soit résulté des péritonites, que la plupart des auteurs considèrent son action comme nulle. En outre, disent ces auteurs, si l’air produisait les effets qu’on lui attribue, l’observation démontrerait que l’affection est plus rare dans les cas de castration où la gaine vaginale reste intacte, que dans le cas où elle est lésée ; ce qui n’a pas lieu.

Nous admettons avec ces observateurs que, dans la majorité des cas, l’air est sans action sur le péritoine ; néanmoins, nous pensons que, dans quelques circonstances, le fluide atmosphérique introduit dans l’organisme par les voies respiratoires et dans l’abdomen par l’ouverture de la gaine, est la seule cause véritablement efficiente de la maladie. Nous trouvons un exemple de ce que nous avançons dans l’enzootie observée par Lacoste, vétérinaire principal au dépôt de remonte de Caen. En 1838, sur 177 chevaux que ce vétérinaire a châtrés, il n’a éprouvé qu’une seule perte, du mois