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CONCLUSION




J’ai passé en revue presque toutes les sectes qui se disputent le pas sur l’asphalte littéraire. Elles sont à peu près exclusivement composées de jeunes, c’est-à-dire d’hommes qui remplaceront demain les puissances intellectuelles d’aujourd’hui. C’est la nouvelle génération qui monte et qui veut prendre sa place. Je dois dire que le plus grand nombre de ces écrivains ont du talent et un souci de l’Art que ne connurent point leurs aînés. Les littérateurs de l’époque précédente avaient tué la littérature et en étaient arrivés à ne qualifier littéraires que les œuvres de phraséologie pure caractérisées par l’abus de la rhétorique et un style où l’idée se tortille en tire-bouchons — précisément celles qui le sont le moins. Les Jeunes, en général, semblent au contraire viser la grande simplicité antique, celle de Lafontaine, de Racine et du « Faits divers » contemporain.

Mais si nombreuses que soient leurs écoles, elles peuvent facilement se ramener à deux : l’une qui cherche son idéal dans le passé, l’autre dans l’avenir.