Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/70

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peut et doit être libre : donc Dieu n’existe pas.

Je défie qui que ce soit de sortir de ce cercle ; et maintenant, qu’on choisisse.

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|170 Est-il besoin de rappeler combien et comment les religions abêtissent et corrompent les peuples ? Elles tuent en eux la raison, ce principal instrument de l’émancipation humaine, et les réduisent à l’imbécillité, condition essentielle de leur esclavage. Elles déshonorent le travail humain et en font un signe et une source de servitude. Elles tuent la notion et le sentiment de la justice humaine, faisant toujours pencher la balance du côté des coquins triomphants, objets privilégiés de la grâce divine. Elles tuent la fierté et la dignité humaines, ne protégeant que les rampants et les humbles. Elles étouffent dans le cœur des peuples tout sentiment de fraternité humaine, en le remplissant de cruauté divine.

Toutes les religions sont cruelles, toutes sont fondées sur le sang ; car toutes reposent principalement sur l’idée du sacrifice, c’est-à-dire sur l’immolation perpétuelle de l’Humanité à l’insatiable vengeance de la Divinité. Dans ce sanglant mystère, l’homme est toujours la victime, et le prêtre, homme aussi, mais homme privilégié par la grâce, est le divin bourreau. Cela nous explique pourquoi les prêtres de toutes les religions, les meilleurs, les plus