Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/26

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lui-même, qu’il devra à |83 son suzerain, d’organiser et de gouverner la France de manière à ce qu’elle ne puisse troubler ni la tranquillité intérieure, ni la paix extérieure.

Le joug administratif qui a pesé sur elle, et qui l’a si profondément démoralisée pendant ces dernières vingt années, sera nécessairement renforcé. On conservera toute la centralisation administrative actuelle, avec cette différence que le centre réel n’en sera plus à Paris, mais à Berlin. On conservera en très grande partie tout le personnel de cette administration, parce que ce personnel a trop bien mérité de la Prusse. Tous ces hauts et petits fonctionnaires de l’empire qui se sont perfectionnés par une pratique de vingt ans dans l’art d’opprimer, de ruiner et de corrompre les populations, n’ont-ils pas abandonné et ouvert sans défense leurs préfectures et leurs communes aux Prussiens ?

Les impôts seront considérablement augmentés. On ne diminuera pas, mais on sera forcé au contraire de faire monter le budget. Parce qu’au déficit si proche de la banqueroute que Napoléon III aura légué, on devra ajouter les intérêts de tous les emprunts de la guerre, aussi bien que ceux des milliards qu’on aura payés à la Prusse. Le cours forcé des billets de la Banque de France, voté par les Chambres seulement comme une mesure transitoire et seulement pour la durée de la guerre, deviendra une institution permanente, comme en Italie depuis 1866 ; et comme en Italie, on verra l’or et l’argent