Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/30

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de ses populations mécontentes. La réduction inévitable et considérable de l’armée française, que la Prusse ne manquera pas d’imposer à la France vaincue, sera l’unique avantage qui résultera pour la France de cette paix honteuse. Si la France sortait de cette guerre au moins l’égale de la Prusse en indépendance, en sécurité, en puissance, cette réduction pourrait devenir pour elle une source de grandes et salutaires économies. Mais, la France vaincue et devenue une vice-royauté de la Prusse, la population de la France n’en tirera absolument aucun avantage, car l’argent qu’on aura épargné sur l’armée, il faudra le dépenser pour corrompre, pour acheter, pour tranquilliser, pour assimiler au nouveau régime les consciences et les volontés du pays officiel, l’esprit public et privé des classes intelligentes et privilégiées. La corruption systématique de ces classes coûte immensément cher, et l’Italie actuelle aussi bien que la France impériale en savent quelque chose.

L’armée sera donc considérablement amoindrie, mais en même temps perfectionnée dans le sens du service de la gendarmerie, le seul qu’elle sera désormais appelée à remplir. Quant à la défense de la France contre des attaques extérieures, de la part soit de l’Italie, de l’Angleterre, de la Russie, ou de l’Espagne, ou même de la Turquie, Bismarck et son souverain, le généreux empereur de l’Allemagne, ne permettront pas qu’elle s’en occupe elle-même. Ce sera désormais leur affaire. Ils garantiront et ils