Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/56

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ment politiques et fort peu socialistes de l’Allemagne. C’est ainsi qu’à bien des reprises différentes, le Parti ouvrier de la démocratie socialiste ouvrière, entraîné par ses chefs, non par son propre instinct beaucoup plus populairement socialiste que les idées de ces chefs, s’est confondu et a fraternise avec les bourgeois démocrates du Parti du peuple (Volkspartei), parti exclusivement politique, et non seulement étranger, mais directement hostile à tout socialisme sérieux ; ce qu’il a prouvé d’ailleurs d’une manière éclatante autant par les discours passionnément patriotiques et bourgeois de ses représentants, dans la mémorable assemblée populaire tenue à Vienne au mois de juillet ou d’août 1868, que par les attaques furibondes de ses journaux contre les ouvriers véritablement socialistes révolutionnaires de Vienne, qui, au nom de la démocratie humaine et universelle, sont venus troubler leur concert patriotique et bourgeois.

Ces discours et ces attaques passionnées contre le socialisme, ce grand empêcheur, ce trouble-fête éternel du radicalisme bourgeois, soulevèrent la réprobation on peut dire unanime du monde ouvrier en Allemagne, et mirent dans une position tout à fait délicate et très difficile les hommes |105 comme M. Liebknecht et d’autres, qui, tout en voulant rester à la tête des associations ouvrières, ne voulaient point se brouiller ni rompre leurs relations politiques avec leurs amis de la Volkspartei bourgeoise. Les chefs de ce dernier parti s’aperçurent