Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plusieurs démocrates et même socialistes allemands, voici par quelles paroles j’ai terminé ce discours :

« Enfin, pour me résumer, je répète énergiquement : Oui, nous voulons la dissolution radicale de l’Empire de toutes les Russies, l’anéantissement complet de sa puissance et de son existence. Nous le voulons autant par justice humaine que par patriotisme.

« Et maintenant que je me suis assez clairement expliqué, de manière, ce me semble, à ne laisser de place à aucune équivoque, qu’il me soit permis de poser une question à mes amis les questionneurs allemands.

« Dans leur amour de la justice et de la liberté, veulent-ils renoncer à toutes les provinces polonaises, conquises par les armes, quelles que soient d’ailleurs leur position géographique et leur importance stratégique et commerciale pour l’Allemagne ? Veulent-ils renoncer |113 à tous les pays polonais, dont les populations ne se soucient pas d’être allemandes ? Veulent-ils renoncer à leurs soi-disants droits historiques sur toute cette partie de la Bohême que les Allemands ne sont pas parvenus à germaniser, par les moyens anodins que l’on sait ; sur tout le pays habité par les Silésiens, les Moraves et les Tchèques, et où la haine, hélas ! par trop légitime, contre la domination allemande ne saurait être mise en question ? Veulent-ils repousser, au nom de la justice et de la liberté, cette politique ambitieuse de la Prusse, qui, au nom des nécessités commerciales et