Page:Ballanche - Vision d’Hébal.djvu/109

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rendue au néant ; ainsi la matière et la forme de la matière ont disparu. Les sens ne sont plus, le monde n’a plus le vêtement extérieur pour apparaître à des organes. Les êtres se sont retirés dans leurs essences.

Cette poussière dont tous les atomes ont été mêlés à l’organisation de la vie animale ou végétale, dont tous les atomes furent le support des sons, des odeurs, de la lumière, des propriétés physiques, cette poussière, devenue gazeuse, éthérée, s’est perdue au sein de l’espace incommensurable, puis n’a plus été.

Dans les royaumes de l’éternité, la vue voit et n’est pas trompée. Ce qui est n’est pas une apparence. La forme est une réalité ; elle n’est point passagère.

Calme du séjour éternel : analogie de ce qui était avant la création avec ce qui est après que la création a disparu.

De nouveau, l’idée contemple l’idée.

L’ame n’a plus de lieu.

L’homme a achevé l’épreuve successive