Page:Ballanche - Vision d’Hébal.djvu/25

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prit la forme qui n’était pas, la pensée qui sera la parole.

Et ce fut alors que, confondue dans l’idée divine, l’idée humaine se mit à contempler l’ouvrage de la création en puissance ; et déjà l’idée humaine, assimilée à l’idée divine, trouva que tout était bien.

Hébal donc, avant la manifestation des choses et des êtres par la création, les avait vus et sentis, reposant dans la pensée de Dieu, comme sont les faits humains dans la pensée humaine avant l’expression de ces faits, avec cette différence néanmoins que la pensée humaine actuelle est asservie à des organes périssables, restreinte dans les bornes étroites de la création, condamnée à ne pouvoir franchir le seuil de l’abstraction.

Ainsi l’éternelle géométrie avait ses lois avant que les mondes vinssent s’y soumettre.

Il en était de même des affinités chimiques, avant que les corps vinssent les éprouver.

Ainsi la végétabilité et l’animalité existaient