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XXIII. Détails sur Balzac, par Benjamin Gastineau. La Loire illustrée (de Tours), no 1, août 1863.

XXIV. Une Préface à la Comédie humaine de Balzac, contenant un ordre de lecture, par M. Alphonse Boulé. L’Illustration, 10 et 17 juillet 1869. Cet article, que nous allons reproduire, a été recomposé et tiré à part, très-augmenté et daté d’Arpajon, 6 octobre 1872, Hennuyer, imprimeur, 1873. C’est cette dernière version que nous recueillons ici.

Au point culminant du Père-Lachaise, à cette place où Rastignac, après son adieu suprême au père Goriot, s’était écrié, les yeux fixés sur Paris : « À nous deux maintenant ! » s’élève le monument funèbre de Balzac. Son buste, un livre avec le titre : la Comédie humaine, en sont la seule décoration.

Quand, jeune et ignoré, Balzac dans ses promenades venait à cette même place contempler Paris et que, dans sa soif de gloire, il jetait le cri qu’il fit depuis celui de Rastignac, il ne se doutait pas qu’il y serait couché un jour et si vite enlevé par la mort.

Né à Tours, le 10 mars 1799, Balzac était mort à Paris le 18 août 1850 : il avait vécu un demi-siècle.

Les grands écrivains viennent toujours dans leur temps : Balzac était appelé à être et fut le peintre des mœurs françaises au xixe siècle ; il s’était donné lui-même le titre de docteur en médecine sociale.

Celui que l’on a appelé le plus fécond de nos romanciers se trouva à la fois physiologiste, — moraliste, — homme d’affaires, — publiciste, — philologue, — antiquaire, — historien — et philosophe ; il fut, à l’occasion, mystique comme Swedenborg et sut même, sans errer, aborder le dogme religieux ; — avant tout, il a été poëte dans l’acception la plus large du mot.

La Monarchie, la Révolution, l’Empire, la Restauration surtout, et enfin le gouvernement de Juillet, furent l’objet constant de ses recherches et de ses études. Dans ses appréciations sur l’ancien et le nouveau régime, il resta toujours fidèle à ses croyances comme catholique et à ses principes comme monarchiste. Croire, avait-il dit, c’est vivre ! et il eut au plus haut degré la foi politique et la foi religieuse. Ses idées absolutistes en ont fait un des champions les mieux inspirés du principe d’autorité.

Balzac est un des polygraphes du xixe siècle, et il ne travailla qu’une vingtaine d’années ; la mort seule brisa cette plume qu’il disait lui-même être de diamant, pour ne pas s’user à ses héroïques labeurs.

Le titre de la Comédie humaine, qu’il osa donner à ses œuvres, a aidé à en former comme un tout complet, divisé en :

Scènes de la vie privée.
Scènes de la vie de province.
Scènes de la vie parisienne.
Scènes de la vie politique.
Scènes de la vie militaire.
Scènes de la vie de campagne.
Études philosophiques.
Études analytiques.
Contes drolatiques.
Théâtre.