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le sang de la coupe

Pélée, élevant sa coupe.

Je bois, sous l’ardente prunelle
De Zeus, porte-sceptre, aux enfants
D’Ouranos, rois et triomphants,
À toute la troupe immortelle !

Zeus.

Recevez mes suprêmes dons.
À toi, prince des Myrmidons,
Les combats que nous décidons ;
À toi, Thétis, la mer rebelle,
Les abîmes du flot béant,
Le pouvoir de mettre au néant
Les colères du flot géant…

Éris, jetant la pomme d’or.

Et cette pomme à la plus belle !

Les Déesses, à Zeus.

C’est à moi, c’est à moi d’avoir le fruit doré.
Sur ma tempe d’ivoire et mon bras adoré
La lumière rit et se joue.
L’or serre avec amour mes cheveux bien plantés,
Et la pourpre divine aux plis ensanglantés
N’a jamais fait pâlir ma joue.

L’archer Éros lui-même loue
Mes cheveux touffus qu’il dénoue,
Mon teint harmonieux doucement coloré