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le sang de la coupe


Dans mon verre entouré de fleurs
S’il tombe une larme brûlante,
Rassurez ma main chancelante,
Et faites-moi boire mes pleurs.
Assez de plaintes sérieuses
Quand le bourgogne a ruisselé,
Sang vermeil du raisin foulé
Par des Bacchantes furieuses.

Pour former la chaude liqueur,
Elles n’ont pas, dans leurs victoires,
Déchiré mieux les grappes noires
Qu’elle n’a déchiré mon cœur.
Amis, vous qui buvez en foule
Le poison de l’amour jaloux,
Mon cœur se brise ; enivrez-vous,
Puisque la poésie en coule !

C’est dans ce calice profond
Que l’infidèle aimait à boire :
Puisque au fond reste sa mémoire,
Noble vin, cache-m’en le fond !
J’y jetterai les rêveries
Et l’amour que j’avais jadis,
Comme autrefois ses mains de lys
Y jetaient des roses fleuries !