Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/144

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VII

Et tout fut transformé, tout. De ma sombre alcôve
Le cadre s’agrandit dans une lueur fauve.

Et ce fut un palais, vaste, immense, confus,
Une ample colonnade aux innombrables fûts.

Dans ce monde peuplé d’un monde de sculptures
Grinçaient les oripeaux de mille architectures.

Sous de vastes forêts de gothiques piliers
Disparaissaient au loin d’étranges escaliers.

C’étaient de lourds portails, des trèfles, des ogives,
Des rosaces sans fin peintes de couleurs vives,

Et, par endroits, jetés dans ce palais sans nom,
Des portiques païens, frères du Parthénon.

C’étaient des blocs géants, des degrés, des dentelles,
Des Chimères ouvrant leurs gigantesques ailes,