Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/149

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IX

À ce festin, plus froids que le flot du Cydnus,
Buvaient tous les don Juans et toutes les Vénus.

D’abord tous les don Juans des pièces espagnoles
Ayant le fol orgueil de leurs amours frivoles.

Et puis tous ces don Juans sans nulle profondeur
Qui tuaient pour la forme un petit commandeur.

Puis, après ces bandits, le don Juan de Molière
Avec sa théorie atroce et singulière.

Le don Juan de Mozart et celui de Byron,
Tous deux songeant encore à leur Décaméron ;

Et celui qui trouva chez notre Henri Blaze
L’amour qui sauve après la volupté qui blase.

Et ce don Juan, pareil au poète persan,
Que Musset déguisa sous le surnom d’Hassan ;