Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/168

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Mais ce n’est pas tout encor,
Car ils me disent : Poète !
Voilà mille rimes d’or,
Pour que tu sois de la fête.

Prends-les, tu feras des chants
Que nous apprendrons aux roses,
Pour les dire lorsqu’aux champs
Elles s’éveillent mi-closes.

Et certes mon rêve ailé
Eût fait une hymne bien belle
Si ce qu’ils m’ont révélé
Fût resté dans ma cervelle.

Ils murmuraient, Dieu le sait,
Des rimes si bien éprises !
Mais le Zéphyr qui passait
En passant me les a prises !


Avril 1842.