Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/254

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Où, comme telle Agnès avec un seul jupon
         Notre terre étant plate,
On verrait d’ici luire au pays du Japon
         Une fleur écarlate !

Comme on retrancherait le chemin du tombeau,
         Ce chemin où nous sommes,
Et qu’en ce pays-là chacun serait très beau,
         Les femmes et les hommes,

L’Enfant Amour saurait à l’âme de chacun
         Souffler ses folles gammes,
Et viendrait caresser d’un céleste parfum
         Les hommes et les femmes.

Au lieu de nos brigands dont le flâneur risqua
         De subir les principes,
Les routes n’auraient plus que des fleurs d’angsoka
         Et de larges tulipes.

On y verrait courir sous leurs diamants lourds,
         Et pleines de folie,
En souliers de satin, en robes de velours,
         Rosalinde et Célie.

Nous serions leurs amants et leurs amphitryons,
         Et pour nos équipages,
Nous autres Orlandos, nous les habillerions
         En casaques de pages.