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LES EXILÉS


Oh ! reste ainsi ! déploie
Les trésors de ta joie
Pour guérir mon souci.
Oh ! reste ainsi !

Dans le calme athlétique
De ta pose héroïque
Marche pour m’enchanter :
Je veux chanter.

Ô folâtre Céphise,
Que le dieu de Venise
Eût livrée au courroux
Du soleil roux ;

Fille aux yeux pleins d’étoiles,
Qui naquis pour les toiles
De l’enchanteur d’Anvers,
Ou pour mes vers,

Ta tête de faunesse
Est folle de jeunesse
Et de rires ardents
Aux blanches dents.

Un sang pur et farouche,
Enfant, donne à ta bouche
Cet éclat de la chair
Qui m’est si cher,