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LES EXILÉS


Et comme un coquillage
Le rose cartilage
De ton nez retroussé
Est nuancé.

Ton folâtre visage,
Gai comme un bon présage,
Fait songer à des fleurs
Par ses couleurs ;

Et ta petite oreille,
Qui n’a pas sa pareille,
Semble un joyau fini
Par Cellini.

Tes yeux, tes yeux étranges
Recèlent sous les franges
Soyeuses de tes cils
Des feux subtils.

Dans tes vagues prunelles
Courent des étincelles
D’or fauve, comme au fond
D’un ciel profond ;

Et tes cheveux, où l’ombre
Court transparente et sombre,
S’embellissent encor
De reflets d’or.