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comme cela est indispensable chez un chef qu’on doit non-seulement entendre, mais voir commander. La longue, claire et légère impériale ne cache que très-peu la largeur du menton et des mâchoires, exprimant les vastes appétits, et qui se retrouve dans les têtes de tous les rois et de tous les chefs triomphants, comme dans celles des capitaines d’aventure. L’oreille est très-petite chez ce soldat, comme celle d’une Impéria ou d’une Cléopâtre. Le torse qui est de bronze, comme le visage, porte bien l’uniforme de maréchal de France et les broderies, et l’on admire combien le fondateur de la Légion d’honneur a été ingénieux en mettant sur la poitrine des Grands Officiers, à côté du cordon rouge dans lequel les Grecs auraient vu le ruisseau de sang que fait couler la Guerre implacable, la plaque étincelante, diamantée, ruisselante de calmes feux comme les froides étoiles, qui du moins représente les mystérieuses joies et les éblouissements vertigineux de la Victoire.