Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/32

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SCÈNE IV.

LE ROI, OLIVIER-LE-DAIM, NICOLE ANDRY, SIMON FOURNIEZ, GRINGOIRE, Les Archers.

Gringoire entre au milieu des archers, pâle, grelottant, et comme ivre de faim.

GRINGOIRE.

Ah çà, messieurs les archers, où me conduisez-vous ? (aux archers.) pourquoi cette violence ? (les archers se taisent.) ce sont des gendarmes d’écosse qui n’entendent pas le français. (sur un signe d’Olivier-Le-Daim, les archers lâchent Gringoire, et sortent ainsi que les pages.) hein ? Ils me lâchent à présent ! (apercevant le roi et Olivier-Le-Daim.) quels sont ces seigneurs ? (flairant le repas.) dieu tout-puissant, quels parfums ! On me menait donc souper ? On me menait, de force, faire un bon repas ! La force était inutile. J’y serais venu de bonne volonté. (admirant l’ordonnance du repas.) des pâtés, de la venaison, des grès pleins de bon vin pétillant ! (au roi et à Olivier-le-Daim.) je devine, vous avez compris que messieurs les archers me conduisaient en prison sans que j’eusse soupé, et alors vous m’avez fait venir pour me tirer de leurs griffes… de leurs mains, veux-je dire, et pour me donner l’hospitalité, comme les potiers de terre firent à Homérus !

LE ROI.

Dites-vous vrai, maître Gringoire ? Vous n’avez pas encore soupé ?

GRINGOIRE.

Soupé ? Non, messire. Pas aujourd’hui.

NICOLE, s’avançant, au roi.

cela se voit de reste. Regardez son visage défait et blême.