ne le mérite ? Je ne me sens pas le cœur d’épouser quelque douairière, contemporaine du roi Charlemagne.
Celle dont je te parle a aujourd’hui dix-sept ans d’âge.
C’est donc que le ciel l’a affligée d’une laideur bizarre et surnaturelle ?
Elle est aussi belle que jeune, et toute pareille à une rose naissante.
je devine, sire. Mais libre et sans tache sous le ciel, je me vois trop pauvre pour me passer d’honnêteté et de renom.
Tais-toi ! La jeune fille dont tu seras l’époux est pure comme l’hermine, dont rien ne doit ternir la blancheur sacrée.
Tout de bon ? (revenant à lui.) mais je n’ai d’autre lit que la forêt verte et d’autre écuelle que ma main fermée : je ne peux pas me mettre en ménage avec si peu de chose.
Ne t’inquiète de rien. Tu dois bien penser que je n’oblige pas à demi.
Sire, vous êtes généreux comme le soleil de midi ! Mais qui décidera la jeune demoiselle à devenir ma femme ?
Qui ? Toi-même. Tu la regarderas comme tu regardais tout à l’heure le souper de maître Simon, et tu lui diras : " voulez-vous être ma femme ? "
Je n’oserai jamais.