Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
LE ROI.

Qu’ai-je à te dire ? N’ai-je pas perdu assez de temps aux commérages de ta boutique ?

SIMON FOURNIEZ, suffoqué.

ma boutique !

LE ROI.

à ton aune, bonhomme, à ton aune !

SIMON FOURNIEZ, ne sachant plus ce qu’il dit.

j’y vais, sire. Elle est en bas !

OLIVIER-LE-DAIM.

Mais Gringoire…

LE ROI, comme dans un rêve.

Gringoire ! Qu’est cela, Gringoire ?

OLIVIER-LE-DAIM.

Le factieux qui raille la justice de votre majesté.

LE ROI.

Il la raille ? Qu’on le pende !

NICOLE.

Sire, votre majesté oublie qu’elle lui a pardonné.

LE ROI, revenant à lui.

c’est vrai. J’ai eu tort. J’ai suivi le premier mouvement, qui ne vaut rien. Pour un roi justicier l’indulgence est un crime. La bonté, le pardon, font des ingrats.

NICOLE.

Oh ! Sire !

LE ROI, à Nicole.

laissez-moi. (à Gringoire avec dureté.) pour racheter ta vie, je t’avais imposé une condition.

NICOLE.

S’il ne peut la remplir !

LE ROI.

Tant mieux : Dieu ne veut pas que je pardonne. (à Gringoire.)