Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/70

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LOYSE, poussant un grand cri de joie.

ah ! (allant à Gringoire qu’elle prend par la main.) sire, je vous demandais ce matin un époux capable d’une action héroïque, un vaillant qui eût les mains pures de sang versé : eh bien ! Le voilà, sire. Donnez-le-moi. Je l’aime. C’est moi qui réclame votre parole, et je serai fière d’être sa compagne à toujours, dans la vie et dans la mort !

LE ROI, à Simon Fourniez.

eh bien, Simon ?

SIMON FOURNIEZ.

J’entends, sire. Vous voulez mon consentement ?

LE ROI.

Me le donneras-tu ?

SIMON FOURNIEZ.

Vous le savez, sire, nous n’avons pas coutume de nous rien refuser l’un à l’autre.

LE ROI, riant.

merci, compère. (à Gringoire.) et toi, Gringoire, qu’en dis-tu ?

GRINGOIRE, éperdu de joie.

sire ! Elle ne rit pas !

LE ROI, gaiement.

elle ne pleure pas non plus ! (bas à Gringoire.) faut-il lui apprendre à présent la raison que tu avais d’être si timide ?

GRINGOIRE, désignant avec mélancolie son pauvre visage.

à quoi bon, sire, si elle ne s’en aperçoit pas ?

LE ROI, à Simon Fourniez.

mon cher ambassadeur…

SIMON FOURNIEZ, rayonnant de joie.

ambassadeur !

LE ROI.

Voilà ta fille mariée ; prépare-toi à partir pour les Flandres.