Page:Banville - La Lanterne magique, 1883.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Delaage au sujet de la vie future semblent aussi la laisser froide.


7. — POLICHINELLE

Ancien Romain, naturalisé d’abord citoyen de Naples, puis Parisien de Paris. Un scélérat joyeux. Nez rouge, cheveux en houppe à poudre de riz, chapeau d’or, habit rouge, bleu et jaune, sabots écarlates. Même tête que Henri Monnier et monsieur Thiers ; mais monsieur Thiers est plus sérieux, et Henri Monnier plus pâle.


8. — MADAME PORCHER

Pour ses mains, voir dans la collection de ses albums des strophes de tous les poètes contemporains, qui ont employé leurs rimes les plus attendries et les plus sonores à célébrer ces mains, réellement magnifiques. Ce sont des mains longues et pâles, avec des doigts en fuseaux. Le regard est vague. La tête, régulière, imite un peu le marbre légèrement grêlé de la Vénus de Milo. Yeux mourants. L’attitude est celle de la fleur penchée des premières poésies romantiques. Madame Porcher, toujours rêveuse, semble se dire en elle-même : J’ai vu jusqu’à présent beaucoup d’auteurs dramatiques ; mais, dans tout cela, où est le génie ?