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III

L’INGÉNUE DE THÉÂTRE


—Émérance —


« À mademoiselle Jacqueline Bouron, artiste dramatique en représentation à Bourges.



» Mon cher trésor,


» Il paraît que tu as un succès à tout casser, là-bas ! et, s’il en était autrement, la ville de Jacques Cœur serait un peu bien difficile, surtout pour une ville qui est morte. Depuis que l’omnibus du chemin de fer brouette à l’hôtel du Bœuf-Enragé des célébrités parisiennes, ils n’ont pas vu souvent, j’imagine, une servante de Molière qui se porte comme celle-là, en vraie fille de Toinon et de Dorine ! Si ces trépassés ne s’étaient pas réveillés un peu en voyant tes yeux d’enfer et tes noirs sourcils et tes lèvres que rougissent toutes les ardeurs de la santé et de l’amour, s’ils n’étaient pas restés extasiés devant ce chignon de cheveux noirs, assez lourd pour courber une