Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/185

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phe riment ensemble. Puis le second vers de la première strophe rime avec le premier et le troisième vers de la seconde strophe. Le second vers de la troisième strophe rime avec le premier et le troisième vers de la quatrième strophe, et ainsi de suite, et le poème se termine par un vers isolé qui rime avec le second vers de la dernière strophe. — Rhythme admirable, attaché et serré comme une tresse d’or, et qui n’admet aucune défaillance, aucun repos dans le souffle lyrique ; mais comme il faut penser de loin, voir surgir à la fois toutes ses rimes et embrasser, au moment même où on l’imagine, toute sa composition !

Brizeux a essayé de créer des rhythmes composés de tercets. Ils sont beaux, mais bien inférieurs aux Terza Rima, puisque les strophes n’y sont pas attachées les unes aux autres. Ils sont pourtant habilement inventés, et il faut les étudier. On les trouvera dans les Poésies Complètes de Brizeux[1], au recueil intitulé La Fleur d’Or, qui s’est précédemment appelé Les Ternaires (chez Paul Masgana, 1842).

En fait de tercets, une erreur complète (oh ! que je souffre à l’écrire !), c’est le prétendu rhythme, adopté par Victor Hugo lui-même ! dont

  1. Éditions Michel Lévy et Alphonse Lemerre.