Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/49

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Nous avons Uim, Augsbourg, closes de mauvais pieux! L*œuvre de Charlemagne et d’Othon-le-Pi-Eux N’est plus. Victor Hugo. Les Burgraves, Deuxième Partie, Scène i. ION et IONS est de deux syllabes dans les substantifs, comme //-ow, pas-si-ons, ga-li-ons. Mais IONS, première personne du pluriel des verbes, ne forme généralement qu’une syllabe : ’ ai-mions^ des-cen-dions, se-rions^ passions. C’est tout simple ; et vraiment nous se-rions bonnes âmes De nous émerveiller... Victor Hugo. A Juvénal. Les Châtiments. Livre VI, xiii. Qui seul au fond du cœur, où nous les en-tas-sions, Brûle les vains débris des autres pas-si-ons ! Victor Hugo. Manon Delorme, Acte I, Scène m. Mais, quand, dans les verbes, la terminaison IONS est précédée d’un r précédé lui-même d’une autre consonne, elle devient dissyllabique, comme dans pri’Ons, en-tri-ons^ cri-ons, tri-ons. Elle est encore dissyllabique à Timpératif des verbes qui ont rinfmitif en ier ; ainsi on prononce nien-di-ons psal-mo-di’Ons^ é-di-fi-ons, mul-ti-pli-ons ; mais elle reste monosyllabique au conditionnel de ces mêmes verbes, et il faut prononcer : nousm^Z-^e- plie-rions, nous é-di-fie-rions. Vois-tu, nous fini-rions par rompre notre pacte. Nous l’aimons. Tuons-la. Victor Hugo. Éviradnus, La Légende des Siècles.