Page:Banville - Socrate et sa Femme, 1886.djvu/31

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Mon Dracès désormais le trouvera chez lui.
Sois béni par les Dieux, dont l’oreille m’écoute,
Ô maître excellent, toi qui m’as fait voir ma route !

À ce moment on voit Xantippe, qui paraît sur la terrasse.



Scène VII


MYRRHINE, SOCRATE, XANTIPPE d’abord cachée.
Xantippe, à part.

Que se disent-ils donc ? Ils parlent bien longtemps !
Écoutons.

Myrrhine, à Socrate.

Écoutons. Je le sais depuis que je t’entends,
Je puis vaincre, et je n’ai plus rien qui m’embarrasse.

Socrate, avec bonté.

Va donc.

Myrrhine va pour sortir ; mais elle revient vers Socrate, par un vif mouvement d’admiration et de reconnaissance.
Myrrhine.

Va donc. Bon philosophe, il faut que je t’embrasse !

Elle prend dans ses mains la tête de Socrate, et applique sur son front et sur ses joues de bons gros baisers. Xantippe entre à ce même moment et court vers Myrrhine, en proie à la plus violente fureur.
Xantippe.

Bon appétit, Myrrhine !

Myrrhine, surprise.

Bon appétit, Myrrhine ! Ah ! Xantippe !