Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 1.djvu/17

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Est-ce leur haine qui en a deviné l’esprit sous la lettre ? Ce qu’il y a moralement et intellectuellement de magnifique dans le Catholicisme, c’est qu’il est large, compréhensif, immense ; c’est qu’il embrasse la Nature humaine tout entière et ses diverses sphères d’activité et que, par-dessus ce qu’il embrasse, il déploie encore la grande maxime : « Malheur à celui qui se scandalise ! » Le Catholicisme n’a rien de prude, de bégueule, de pédant, d’inquiet. Il laisse cela aux vertus fausses, aux puritanismes tondus. Le Catholicisme aime les arts et accepte, sans trembler, leurs audaces. Il admet leurs passions et leurs peintures, parce qu’il sait qu’on en peut tirer des enseignements, même quand l’artiste lui-même ne les tire pas.

Il y a pour les esprits impurs de terribles indécences dans le tableau de Michel-Ange (le Jugement dernier) et on trouve dans plus d’une cathédrale de ces choses qui auraient fait couvrir les yeux d’un protestant avec le mouchoir de Tartuffe. Est-ce que le Catholicisme les condamne, les repousse et les a effacées ?… Est-ce que les plus grands Papes et les plus saints n’ont pas protégé les Artistes qui faisaient de ces choses, dont l’austérité des protestants aurait eu et a eu horreur comme de sacrilèges ?… Quand le Catholicisme a-t-il interdit de raconter un