Page:Barbey d’Aurevilly - Deuxième Memorandum, 1906.djvu/10

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monotone et froid, lui qui raille ordinairement avec une verve qui excite la mienne. — Fait coiffer en causant. Habillé et sorti à quatre heures. — Allé chez la Marquise, que je n’ai pas trouvée, mais en revanche sa mère, madame de M..., et une autre dame de Lyon dont la voix ressemble à celle d’un canard qui barbote et qui se félicite de barboter. Essuyé une heure madame de M... et parti d’attente lasse et d’impatience de ce que la Marquise ne rentrait pas. — Allé chez Ap... où j’ai dîné par accident. Cette petite femme déjà rencontrée est venue roucouler ses affectations. — N’a que des rougeurs, mais de toutes nuances, depuis le rose jusqu’à l’écarlate, — et des yeux bleus cernés de gris. — J’aime les rougeurs, par orgueil, probablement, damné fat que je suis. On croit que l’on en est la cause.

Au jour tombant, allé chez la maîtresse de Gau..., madame A... Toujours au lit, geignant, plaignant, et sacrant aussi quelque peu. Lui ai demandé Gau..., mais il paraît qu’elle ne l’avait pas vu de la journée, ce qui lui faisait pousser des cris d’aiglonne abandonnée. L’ai plantée là. — Demandé la Marchesa en passant. Toujours sortie. — Rentré chez moi prendre un manteau. Le temps nuageux et froid comme en septembre. — Risqué