Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/13

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maîtresse, de l’extrémité de la presqu’île au pied de l’Himalaya. Les rives de l’Indus et du Gange reconnaissent les mêmes lois que la Tamise et la Clyde. Les disciples du Christ se rencontrent dans les plaines de l’Indostan à côté de ceux de Mahomet et de Brahma. La civilisation moderne, la dernière venue, le résumé de toutes les civilisations antérieures, se mêle d’un bout à l’autre de la Péninsule Indoue avec la civilisation la plus ancienne du monde, avec celle dont toutes les autres sont sorties. L’Europe elle-même se trouve là pour ainsi dire avec toute sa puissance, avec tous ses moyens d’action, l’industrie, la presse, l’organisation militaire. C’est le présage irrécusable d’une nouvelle évolution dans l’histoire du monde.

Peut-être y aurait-il lieu de s’étonner qu’en dépit de son importance ce sujet ait échappé jusqu’à présent à la plume de nos écrivains. Il faut sans doute en chercher la cause dans la situation intérieure du pays. Les peuples en révolution ne s’occupent que de leurs propres affaires, du moment où ils vivent de l’espace où s’exerce leur activité. Oublieux du passé, incertains de l’avenir, leur attention concentrée sur eux-mêmes les fait ressembler aux peuples primitifs ; comme pour ces derniers, leur propre histoire est l’histoire universelle, le monde la contrée qu’ils habitent. Les idées, les intérêts qui