Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/28

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nécessaire à cette combustion. Sans cela, l’animal est obligé de fournir ses propres tissus comme éléments combustibles, et il ne tarde pas à mourir.

Qu’arrive-t-il, en effet, pendant l’abstinence ? Le poids du corps diminue considérablement ; la graisse, principalement celle qui est sous-jacente à la peau, se résorbe avec rapidité ; le système musculaire s’atrophie, et les fluides organiques se réduisent à de moindres proportions. En même temps, le pouls s’affaiblit et devient rare ; la respiration se ralentit et la chaleur animale baisse sensiblement ; elle ne diminue que par suite de la moindre activité des phénomènes de combustion. D’après M. Chossat, la température du corps diminue chaque jour de 0°,5, et, aux derniers moments de la vie, elle est descendue à 14 ou 15 degrés au-dessous du chiffre normal.

La chaleur animale joue donc un grand rôle dans la vie des êtres vivants. Comme conséquence de ce que nous avons dit précédemment, on voit que les animaux qui respirent lentement et qui ont une nutrition peu active, supportent mieux la faim que les autres. Ainsi, d’après Dugès, les oiseaux meurent au bout de deux jours si on les prive de nourriture. Les reptiles, au contraire, restent une grande partie de l’hiver sans ingérer aucune substance nutritive, et Hérodote prétend que le crocodile vit quatre mois sans manger.

Cependant, d’après certaines expériences que vient de faire M. Bert, il résulterait que les oiseaux respirent, en général, moins vite que les mammifères. Le fait peut être vrai, et ce qui se passe pendant l’abstinence de ces êtres aériens, paraît contradictoire ; mais il n’en reste pas moins acquis que plus la nutrition est active, moins les animaux supportent la privation de nourriture ; et si les oiseaux, quoique respirant