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y a moins de chaleur dégagée. C’est donc par la non oxydation des matières grasses que M. Duchek explique l’embonpoint ordinaire des buveurs.

Cette théorie n’est pas admissible, car si l’alcool se transforme en acide carbonique et en eau, la quantité de gaz exhalée ne doit pas varier, les proportions d’oxygène restant les mêmes.

Aujourd’hui, il est à peu près démontré que l’alcool n’est pas très combustible dans le sang, et qu’il a au contraire une grande tendance à être éliminé en nature, soit par la sécrétion urinaire, soit par les voies respiratoires.

Si, sous l’influence des alcooliques, il y a moins d’acide carbonique exhalé, et par conséquent moins de chaleur produite, cela tient à ce que l’alcool, circulant dans le sang, modifie les oxydations qui s’opèrent au sein de ce liquide.


§ II. Sommeil et veille.



Pendant le sommeil, les animaux sont très sensibles au froid et leur température baisse de quelques fractions de degré ; ainsi chez l’homme, cette diminution s’élève quelquefois jusqu’à 1° ; mais en moyenne elle varie de 0°,5 à 0°,7.

À cet abaissement de température correspond une diminution de l’acide carbonique exhalé. D’après M. Scharling, la quantité de carbone brûlée par un homme endormi est à la quantité brûlée par ce même homme éveillé :: 1 : 1,2. Ce ne serait donc pas sans un certain danger que l’homme qui dort s’exposerait à une basse température, sans influence sur lui lorsqu’il est à l’état de veille.

Mais il est une autre variété de sommeil qui, plus que le précédent encore, influe sur la température animale ; c’est le sommeil hibernal, qui souvent dure des mois entiers.