Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/47

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fait que le pronostic du tétanos est d’autant plus grave que la température est plus élevée.

Nous pouvons encore citer un cas de tétanos essentiel observé à l’École de Lyon sur un cheval ; M. Arloing a bien voulu nous transmettre les variations que subit la température de cet animal durant le cours de sa maladie.

Le sujet en question rentra dans les infirmeries de l’École le 19 février 1869, avec une température de 38° 3/10 ; le 21 elle s’élevait à 39° 1/10; le 22 à 40° ; le 23 à 40° 2/5 ; ce même jour on constata une amélioration. Aussi, dès le lendemain, vit-on la température baisser sensiblement ; le 25, elle n’était plus qu’à 38° 1/5, et le 27, jour de complète guérison, à 37° 4/5, c’est-à-dire son état normal.

Dans la production artificielle du tétanos par l’irritation du nerf tibial postérieur, on remarque encore qu’à chaque pincement, correspond une élévation de quelques fractions de degré dans la température du corps.

Il y a donc chez les tétaniques une source de chaleur très abondante. Elle réside certainement dans la contraction musculaire.

Mais, quelle que soit l’intensité de la chaleur produite, il ne faut pas croire, comme certains l’ont avancé, que l’élévation de température puisse acquérir un degré tel, qu’il s’effectue spontanément dans les tissus une combustion analogue à celle d’un foyer.

Les paralysies s’accompagnent, au contraire, d’un abaissement de température dans la région malade ; cela est dû aux troubles apportés dans la circulation et à l’impuissance dans laquelle se trouvent les muscles de fonctionner.

Le même phénomène, mais plus accentué encore, s’observe dans les parties gangrénées, et Dupuytren, en parlant de leur température, s’exprime ainsi : « Ce n’est pas, comme