Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/48

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on pourrait le penser, un froid semblable à celui du cadavre, et qui n’a lieu que parce que la partie mortifiée s’est mise en équilibre de calorique avec l’air ambiant ; c’est un froid glacial supérieur au froid cadavérique, au froid que marque le thermomètre exposé à l’air, ou même plongé dans l’eau courante. J’ai fait, il y a longtemps, à ce sujet, des expériences nombreuses ; le thermomètre, approché de la partie près de tomber en gangrène, descend plus bas que dans tous les milieux indiqués. »

La température des parties gangrénées diminue considérablement, puisque cet abaissement est très appréciable à la main ; mais ce n’est pas un froid glacial, comme le dit Dupuytren.

Dans la peste bovine, il y a encore abaissement de température.

Ce sont ces modifications de la chaleur animale dans l’état pathogénique, qui avaient conduit à diviser les maladies en pyrétiques et en apyrétiques. Dans les premières, il y a augmentation notable de la température, et dans les secondes, il y a diminution. Tantôt les modifications sont partielles, comme dans une inflammation locale ; tantôt elles sont générales, comme dans toutes les variétés de fièvre.

La chaleur animale n’est donc pas seulement l’indice de la vie ; ses variations sont encore un symptôme de plusieurs maladies, et par conséquent d’un grand secours dans le diagnostic et le pronostic des maladies. Jusqu’ici, la médecine vétérinaire n’en a pas assez tenu compte ; espérons qu’il n’en sera plus ainsi, et peut-être que plus tard, de faits simples et particuliers, on pourra tirer des conclusions générales. Ce sera alors un pas de plus qu’aura fait la science vétérinaire, si utile pour l’agriculture et l’humanité en même temps.

F. Bardeau.