Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/57

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suprême élégance. Et puis ils ne distinguaient rien des trésors spirituels qui reposent dans les terres étendues sous leurs yeux. Certes, pour eux, ce panorama n’est pas vulgaire : c’est celui de leur victoire. Mais cette idée constante, à la longue, est trop simple. Si je circule parmi ces douceurs mosellanes, j’y trouve des images qui sont d’humbles amies de mon enfance et que mon cœur ne peut revoir sans attendrissement. Elles m’emplissent d’un courage paisible où je prends une force égale pour agir et pour renoncer. Mais un jeune Prussien tout neuf, que peut-il glaner derrière nos pères et sur des champs qu’ils ont aménagés ? Il nie et désire détruire ce fils de vainqueur, tout ce qui ennoblit cette terre et peut y prod-