Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/249

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de l’officier qui courait après nous [1] ; celui-ci se trouva fort perplexe, sans savoir à quel ordre donner la préférence  : il se décida cependant pour celui de Bourbotte, et les chevaux nous menèrent grand train jusqu’à Tours.

Bourbotte alla trouver ses collègues et leur

  1. « Instruit qu’en vertu d’un ordre signé Chalbos, des hommes armés sont partis de Saint-Maixent pour arrêter quatorze chevaux que le général Rossignol avait fait partir pour Saumur, et les faire rétrograder sur Niort ;

    « Considérant que cet ordre est arbitraire autant que la suspension du général Rossignol ordonnée par les citoyens Bourdon et Goupilleau, représentants du peuple ;

    « Que si ces deux représentants ont pu se permettre de suspendre, sans motifs plausibles, un général en chef, il serait à la disposition de leurs collègues Choudieu, Richard et Bourbotte, de le continuer dans l’exercice de ses fonctions, puisque, investis des mêmes pouvoirs, ils sont en majorité d’opinion par leur nombre ;

    « Considérant enfin que toutes les formes et les principes ont été violés dans cette suspension, et que les persécutions qu’ils exercent contre lui ne peuvent être que l’effet d’un ressentiment illégitime provoqué par le général Tuncq, ennemi du citoyen Rossignol ;

    « Arrêtons que les chevaux conduits à Saumur, en vertu des ordres donnés par le général Rossignol, ne pourront être arrêtés ; que les ordres donnés par le général Chalbos seront regardés comme non avenus ; requérons en conséquence le commandant de la force publique de Saint-Maixent de faire exécuter le présent réquisitoire sous sa responsabilité, le rendant responsable personnellement de tous refus à cet égard ; et déclarons que nous le regarderions comme rebelle à la loi, si toutefois il préférait d’exécuter les ordres du général Chalbos à ceux que nous lui donnons.

    « Sur la route de Lusignan à Saint-Maixent, ce 24 août 1793, à cinq heures du soir. »

    « Bourbotte »