Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/291

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Westermann de faire une sortie, à huit heures, sur l’ennemi ; il ne la fit qu’à trois heures après-midi. Que l’on voie le rapport de Hentz, représentant du peuple, à ce sujet. Cette sortie fut très avantageuse pour nous, mais elle l’aurait été davantage si Westermann était parti à l’heure indiquée[1].

La garnison et les citoyens et citoyennes d’Angers se sont conduits pendant tout le siège en vrais républicains et républicaines[2]

  1. Collot d’Herbois critiqua la conduite de Westermann devant la Société des amis de la liberté et de l’égalité séant aux Jacobins de Paris, le 3 ventôse an II (21 février 1794), et cette critique est encore précieuse quant aux raisons de la faveur politique dont jouissait Rossignol dans les milieux révolutionnaires conscients.

    «…Nous ne devons pas fixer notre opinion sur un général par cela seul qu’il est brave et qu’il a combattu de telle ou telle manière, mais bien sur son dévouement pour la chose qui lui est confiée.

    « Le général ne vainc pas seul ; c’est le soldat qui triomphe. Si vous en attribuez tout l’honneur au seul chef, bientôt il se croira au-dessus de ses frères et, égaré par son ambition, il en abusera pour attenter à l’égalité… Vous serez justes quand vous serez sévères. Il ne faut pas que la bravoure d’un général fasse passer sur son caractère… Que Westermann étudie Rossignol ; alors il pourra reconquérir notre estime.

    « Rossignol attaqué, accusé, s’est soutenu par la seule force des principes, en combattant pour la liberté et l’égalité, ne montrant d’autre désir que de les faire triompher. »

  2. Au républicain Clémenceau, à l’hôtel du Commerce à Angers.

    Angers, 19 frimaire de l’an II de la R. F. une et indivisible.

    Citoyens,

    D’après tes désirs, je t’envoie le nom du brave canonnier qui a