Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/295

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bataille du Mans, les ennemis n’ont plus eu aucune consistance et n’ont pu même se rallier : aussi il en a péri beaucoup[1]. Leur armée était en

    niquétes intentions à son égard (liste de destitutions) au général Marceau qui m’a répondu se charger de tout, ainsi que pour ceux qui se trouvent dans le même cas.

    « Un certain Damas, nommé général de brigade par les représentants du peuple, et ne jurant que par l’armée de Mayence ; un nommé Savary, adjudant-général, attaché au génie, sont fort liés avec Marceau et Kléber. On ménage la chèvre et les choux, on se bat quand on veut, on fait de même, et enfin il est temps de renverser ces projets.

    « Les soldats sont bons, mais les chefs ne valent rien, et c’est au nom de la Patrie que je t’invite à remédier à ce désordre.

    « Je me conforme aux intentions du Comité de Salut public et je pars pour le commandement des côtes qui m’est confié. Partout je serai le même, je ferai mon devoir et surveillerai avec le même zèle.

    « De concert avec les représentants et le général Marceau, j’emmène avec moi le général Robert qui m’est absolument nécessaire. Tous les généraux de l’armée de Brest sont employés dans l’armée réunie, et c’est le seul qui me reste dans lequel j’ai confiance. Comme il est attaché en qualité de général divisionnaire à l’armée de l’Ouest, veuille lui adresser des lettres de service pour celle de Brest. Je t’ai témoigné plusieurs fois le désir de n’être pas séparé de lui.

    « Je pars pour Rennes, je vais mettre cette ville en état de défense. Je parcourrai le Morbihan ; je ferai en sorte d’électriser les fanatiques habitants de ces départements et de les mettre au niveau de la Révolution. Ma surveillance s’étendra particulièrement sur Lorient et Brest, et je t’annonce que je serai souvent dans ce dernier poste où les principes de la marine m’ont paru suspects.

    « Rossignol. »

  1. D’une lettre des représentants Prieur (de la Marne), Turreau, Bourbotte à leur collègue Francastel à Angers :

    Victoire ! ami, victoire complète ! Depuis la guerre de la Vendée on ne vit jamais hacherie pareille. Les Brigands morts couvrent toutes les rues ; on ne sait où mettre le pied ; on ne peut faire un pas sans marcher sur leurs cadavres. Ils ont abandonné la plu-