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1603. septembre.

esté prié par le docteur Pets a ce mesme festin, pendant lequel le dit docteur dit qu’il avoit le jour auparavant disné cheux moy a la françoise, et qu’il n’avoit jamais fait meilleure chere, et qu’il falloit que le lendemain j’en donnasse a la compagnie, quy me promirent d’y venir, et le Colovich de retarder son partement jusques apres disner, pour estre de la partie. Ils y vindrent tous, et je leur fis bonne chere. Apres disner Colovich partit, bien intentionné pour moy, auquel je priay de plus de parler a Mr  le comte Frederich de Holloe, et a son frere le comte Casemir, chanoyne de Strasbourg[1], dont le premier estoit colonel de mille chevaux, et le second de cinq cens arquebusiers reitres, comme aussy au colonel de Mersbourg[2], quy estoint tous trois mes parents, et le reingraf leur escrivit aussy par luy.

Je demeuray a Vienne jusques au 21e de septembre, tant pour m’y pourvoir de tentes, chariots, chevaux, et autres utensiles necessaires a l’armée, ou il faut tout porter, parce que l’on campe, que pour attendre Mr  le prince de Jainville, quy m’avoit prié de le mener dans mes batteaux, estant venu sans

  1. Georges Frédéric, comte de Hohenlohe-Weickersheim, fils de Wolfgang, comte de Hohenlohe-Neuenstein, et de Madeleine de Nassau, né en 1559, mort le 6 septembre 1645. — Son frère Louis-Casimir, tué en Hongrie en 1604. — Les comtes de Hohenlohe, dont le nombre fut toujours prodigieux, étaient connus en France sous le nom de comtes d’Hollac. Ils étaient comtes d’Empire du banc de Wetteravie.
  2. Le colonel de Mœrsberg était sans doute de la branche cadette de cette maison, dont l’auteur avait épousé une fille du rhingrave Jean VI.