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1608. aout.

là. Je gaignay cette année là plus de cinq cent mille francs au jeu, bien que je fusse distrait par mille follies de jeunesse et d’amour. Le roy s’en revint a Paris, et de là a Saint-Germain, continuant ce mesme jeu, auquel Pimentel gaigna plus de deux cent mille escus.

La marquise de Verneuil, et madame d’Antragues et son autre fille, revindrent a Paris apres avoir failly a Malesherbes le mariage du comte d’Aché, et allerent loger, la marquise a Conflans cheux Cenamy[1], et madame d’Antragues a la maison de Mr de Vienne[2] au mesme bourg : et comme les sœurs venoint souvent loger ensemble, Mr de Guyse et moy faisions la nuit les chevaliers errans, et les allions trouver. En fin elles revindrent a Paris : madame d’Antragues logea cheux Mlle d’Asy, a la rue de Jouy, ou nous eumes querelle, Antragues et moy, et je rompis entierement avec elle quy s’en alla a Chemaut, et moy a Monceaux, ou le roy estoit venu aux premiers jours du mois d’aust[3].

Pimentel s’en alla de la, et le roy revint peu de jours apres a Paris, ou Mr de Mantoue, beau-frere du roy, arriva[4]. Le roy le receut avesques toute la bonne chere possible ; et comme il estoit grand joueur, il fut

  1. Barthélemy Cenamy, Lucquois, qualifié « seigneur, baron, comte, marquis d’un million d’or » par Bluet d’Arbères, qui lui dédiait un de ses livres. Les anciennes éditions portaient, au lieu de Cenamy : leur ami.
  2. Jean de Vienne, président à la cour des comptes, mourut à la fin du mois de juin 1608.
  3. Ma sœur de Tillières fut en ce temps là mariée à Paris.
    (Addition de l’auteur.)
  4. Voir à l’Appendice. XII.