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journal de ma vie.

laissa sur les bras deux petits enfans en bien bas eage, les mariages de mes deux filles ainées[1], quy n’ont pas esté trop heureux, encores que j’eusse cherché des partis avantageux pour moy et pour elles. Neammoins, estant desja advancé sur mon eage, Dieu m’a fait la grace de me donner un fils quy promet desja beaucoup de luy pour la conservation de nostre maison[2], et une fille bien née, quy estant desormais en estat de la pouvoir marier, j’ay cherché de la marier selon son contentement et le mien ; ce quy me fait chercher un mary pour ma fille, et un gendre pour moy, selon nostre cœur et nostre desir : et bien que je puisse avoir le choix de tous les princes de la France, je n’ay point tant regardé de la loger en eminence qu’en commodité, et pour y vivre le reste de mes jours et le

    Budos, fille aînée de Jacques de Budos, vicomte de Portes, et de Catherine de Clermont-Montbrison. Mariée au duc de Montmorency par contrat du 29 mars 1593, elle était morte, le 26 septembre 1598, âgée seulement de 23 ans. Les deux enfants en bas âge qu’elle lui avait laissés étaient Charlotte-Marguerite et Henri de Montmorency.

  1. Les deux filles aînées du connétable, toutes deux nées d’Antoinette de la Marck, étaient :
    Charlotte de Montmorency, mariée par contrat du 6 mai 1591 à Charles, bâtard de Valois, comte d’Auvergne, depuis duc d’Angoulême, dont elle fut la première femme, morte le 12 août 1636, à l’âge de 63 ans ;
    Et Marguerite de Montmorency, mariée en juin 1593, à Anne de Lévis, duc de Ventadour, morte le 3 décembre 1660, à l’âge de 83 ans.
  2. Ce fils, sur lequel le connétable de Montmorency fondait de si légitimes espérances, était celui en qui devait finir, sous le glaive du bourreau de Toulouse, cette illustre liguée de connétables, de maréchaux et d’amiraux de France.