Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
1609. aout.

son affaire supposée, auquel il escriroit de temps en temps ; et auroit aussy soin de luy faire tenir les lettres et autres ordres du roy quy seroint necessaires. Il fit en suitte appeller ce secretaire, et, en la presence de monsieur le reingraf (quy en fin, pour nous haster de partir, estoit revenu cheux le marquis), me dit que c’estoit le personnage qu’il envoyoit en la court de France solliciter son affaire, laquelle il me recommandoit, et le solliciteur aussy ; et qu’il me prioit qu’il m’accompagnat en France, ce que je luy promis ; et le reingraf ne se doutta jamais de tout ce que j’avois traitté avesques luy, de quoy je fis une ample despesche au roy, quy en fut extraordinairement satisfait, et de tout mon proceder avesques le dit marquis.

Nous revinsmes encor le mesme jour, mais bien tard, coucher a Canstatt. Le lendemain nous vinmes disner a Liechtenau, ou nous trouvasmes ma cousine la comtesse de Hannau, quy y estoit demeurée un peu malade, ce disoit elle ; mais en effet c’estoit pour y attendre et voir son frere et moy. Nous demeurasmes avesques elle jusques sur le soir, que nous allames coucher a Strasbourg, ou nous sejournasmes trois jours a passer le temps, le dernier desquels le secretaire Huart arriva (aust), quy m’apporta toutes les instructions et memoires dont le marquis s’estoit peu aviser ; et le lendemain nous nous en retournames a Nancy par les mesmes gistes que nous avions prises en allant.

J’y trouvay une ample despesche du roy sur plusieurs diverses choses, et entre autres, pour sonder l’intention de Mr de Lorraine sur les presentes occur-